À Nantes comme ailleurs, être une femme ou une personne minorisée de genre, c’est vivre au quotidien des inégalités structurelles : violences sexistes et sexuelles, inégal accès à la sécurité, au logement, à l’espace public, aux soins ou à la culture. Ces inégalités ne sont ni accidentelles ni individuelles : elles sont le produit d’un ordre social patriarcal profondément enraciné, et souvent invisibilisé. Pourtant, dans une ville féministe, aucune de ces réalités ne peut être considérée comme normale.
Nantes a su se distinguer ces dernières années par certaines avancées symboliques comme les premières assises contre les violences sexuelles et sexistes (VSS). Mais dans bien des domaines, les actes ne suivent pas toujours les intentions affichées. Nous voulons dépasser la logique d’affichage ou d’exception pour bâtir une ville féministe dans tous ses aspects, qui traite les causes autant que les symptômes des violences patriarcales.
C’est pourquoi nous proposons une action publique résolument féministe, fondée sur trois piliers : éducation et sensibilisation, protection et accompagnement des victimes, transformation structurelle des politiques municipales. Contre le fémonationalisme ou les usages opportunistes du féminisme, nous revendiquons une politique émancipatrice, antiraciste, intersectionnelle.
Constats
À Nantes comme ailleurs, être une femme reste un défi quotidien. Les violences subies, les inégalités salariales persistantes, l’invisibilisation dans l’espace public et le manque d’éducation à la vie affective et sexuelle traduisent la persistance de rapports de domination profondément ancrés.
Malgré les mobilisations et les avancées législatives, le sexisme structurel continue de marquer les corps, les parcours et les droits des femmes.
Nos mesures pour faire mieux a nantes
↪ Eduquer et sensibiliser pour prEvenir les violences.
Les violences sexistes et sexuelles forment un continuum : elles commencent par les stéréotypes et l’invisibilisation, elles se poursuivent dans les humiliations et se concrétisent trop souvent dans des actes violents. Agir tôt, c’est empêcher leur banalisation.
✦ FAVORISER l’intervention d’associations engagées pour l’égalité dans les écoles.
✦ FACILITER l’application du programme ÉVARS des trois séances annuelles obligatoires d’éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité dans toutes les écoles publiques maternelles et primaires, en prenant en compte les questions de genre et les personnes LGBTI.
✦ DÉVELOPPER dans tous les quartiers des campagnes d’information sur les moyens de la santé sexuelle et reproductive (contraception, accès à l’IVG, prévention VIH et Infection sexuellement transmissibles).
✦ PROMOUVOIR une éducation à la vie affective et sexuelle inclusive dans des structures de proximité et lutter contre les stéréotypes de genre.
✦ MENER des campagnes d’information, y compris en porte-à-porte, des habitant·es sur leurs droits et leurs moyens de recours s’ils et elles sont victimes d’actes ou de propos sexistes.
✦ SENSIBILISER les nantaises et nantais aux violences sexistes et sexuelles via des campagnes visuelles continues dans l’espace public et auprès des commerçants (comme les sacs à pain ornés de violentomètres dans les boulangeries).
↪ ProtEger et accompagner les victimes de violences sexistes et sexuelles (VSS) et de genre.
De trop nombreuses femmes sont victimes de VSS chaque année : un viol ou une tentative de viol a lieu toutes les 2 min 30 en France, plus d’une femme sur deux a déjà été victime de harcèlement et plus de 200 000 femmes par an sont victimes de violences par leur conjoint ou ex-conjoint. Trop souvent, ces victimes subissent une double peine, notamment par une mauvaise prise en charge par les institutions publiques dès le dépôt de plainte ou en étant forcées à déménager pour quitter le domicile conjugal. Trop de victimes renoncent à parler ou à porter plainte, par peur, par fatigue, par manque de soutien. Une ville féministe, c’est une ville qui rend justice à celles et ceux qui ont été brisé·es, sans leur ajouter une seconde violence.
✦ INSTAURER dans chaque quartier un lieu d’accueil et un·e référent·e formé·e à l’accès aux droits pour le signalement et l'accompagnement des victimes de sexisme et de LGBTIphobies, avec une permanence juridique gratuite.
✦ CONSTITUER le/la maire et le/la président·e de Nantes Métropole en partie civile lors de tout dépôt de plainte d’une victime de sexisme ou de LGBTIphobies.
✦ POURSUIVRE le développement des capacités d’accueil d’urgence de Citad’elles pour les femmes victimes de violence, avec ou sans enfant.
✦ CRÉER, en lien avec Nantes Métropole Habitat, l’État et la justice, un Centre d’accompagnement et de prévention pour les conjoints violents présumés (CAP) afin de les éloigner du domicile conjugal et être pris en charge et accompagnés en parallèle de leur parcours judiciaire.
✦ SOUTENIR la mise en place d’un·e référent·e ou d'une cellule de référence pour les victimes de violences ou de discriminations, notamment celles liées à l’orientation sexuelle, à l’identité de genre ou à l’état de santé, dans les postes de police municipaux.
↪ Des services municipaux exemplaires.
La lutte contre le sexisme commence aussi dans les institutions. Il est temps de faire de la mairie de Nantes et de ses services un employeur exemplaire, qui respecte, forme et protège l’ensemble de ses agent·es, et valorise les métiers féminisés.
✦ ENGAGER un plan de lutte contre le harcèlement sexuel au travail en lien avec les organisations syndicales de la collectivité.
✦ REVALORISER les rémunérations des métiers occupés majoritairement par des femmes.
↪ Repenser la ville A hauteur de femme.
L’espace public n’est pas neutre. L’aménagement urbain, les transports, l’éclairage, le mobilier : tout cela façonne des vies plus ou moins sûres. Une ville féministe est une ville dans laquelle on peut se déplacer librement, sans peur, à toute heure.
✦ DÉVELOPPER des marches exploratoires sous le prisme du genre pour pouvoir mettre en place les aménagements urbains nécessaires.
✦ AMÉNAGER un environnement urbain favorable aux femmes et aux minorités de genre (éclairage public, mobilier urbain…).
✦ METTRE en œuvre un plan de lutte contre le harcèlement sexiste et les agressions sexuelles dans les transports collectifs.
✦ SENSIBILISER les nantais.es aux violences sexistes et sexuelles via des campagnes visuelles toute l’année dans l’espace public.
✦ FORMER les conducteur·ices de nuit à l’arrêt à la demande et informer les usager·es.
✦ SÉCURISER les abords des lieux de sorties nocturnes par des médiateur·rices et agent·es de la municipalité.
✦ PROPOSER des ateliers de mise en selle en mixité choisie et soutenir les assos vélo féminines.
↪ Culture et associations : visibiliser les luttes et soutenir l’Emancipation.
La culture peut enfermer ou libérer. Par ses choix de financement, d’événements, de commémorations ou d’œuvres diffusées, la ville peut soutenir une culture de l’égalité, faire connaître les luttes locales et valoriser toutes les voix.
✦ AUGMENTER et pérenniser les financements du Planning Familial, des associations féministes et LGBTI, pour soutenir leur action sur le terrain.
✦ PROMOUVOIR une société émancipée à travers la politique culturelle municipale, en enrichissant les bibliothèques et médiathèques en ouvrages d’analyse critique, de sciences humaines et presses engagées ; en développant des festivals et journées thématiques valorisant les luttes pour l’égalité et la justice sociale ; en constituant un fonds d’archives des luttes locales d’émancipation (antiraciste, féministe, laïque, LGBTI) à Nantes.
↪ Sport et Emancipation.
L’égalité passe aussi par les terrains de sport, les gymnases, les subventions et la gouvernance associative.
✦ EXIGER la féminisation des conseils d’administration des clubs sportifs.
✦ ATTEINDRE l’équité des subventions municipales entre sport féminin et masculin.
✦ PROMOUVOIR la féminisation de la pratique sportive à tous les niveaux.
↪ Budgets et conditionnalitEs : fEminiser la puissance publique.
L’argent est un levier décisif. Chaque euro doit contribuer à réduire les inégalités.
✦ ÉTENDRE la budgétisation sensible au genre à toutes les politiques municipales.
✦ CONDITIONNER les subventions, autorisations et marchés publics à des engagements en matière d’égalité.
✦ METTRE en œuvre le triptyque du Centre Hubertine Auclert : élu·e, chargé·e de mission, budget dédié.
✦ EXIGER de l’État un plan d’urgence pour l’égalité locale : crèches, hébergement d’urgence, éducation à l’égalité.
Dans un monde où les défis sociaux et environnementaux se multiplient, l'action collective est indispensable.
Faire Mieux, c’est plus qu’un programme : c’est un mouvement citoyen. C’est un cri de ralliement pour toutes celles et ceux qui veulent construire un avenir plus juste, plus solidaire et plus durable.
Nous lançons une campagne municipale ouverte, participative et populaire. Un programme, aussi riche soit-il, ne vaut que s’il continue de s’enraciner dans les réalités du terrain. C’est pourquoi nous vous invitons à contribuer à son enrichissement, à porter vos idées, à faire entendre votre voix.
Faites vivre notre programme avec vos expériences, vos expertises, vos colères, vos rêves.
Chaque engagement, chaque contribution compte.
Faire Mieux, c’est une communauté qui agit, qui débat, qui construit.
Et si vous en faisiez partie ?