Nantes ne peut ignorer que son histoire s’est construite en partie sur le commerce triangulaire et l’enrichissement par la traite des esclaves. Ce passé colonial et négrier façonne encore aujourd’hui l’espace public, les rapports sociaux et les représentations. Il alimente des formes contemporaines de racisme systémique : discriminations à l’embauche, contrôles au faciès, stigmatisation de certaines religions, invisibilisation culturelle et politique.
Face à cela, nous faisons le choix d’un tournant politique clair : engager la ville de Nantes dans une lutte structurelle contre toutes les formes de racisme (négrophobie, islamophobie, antisémitisme, antitsiganisme, etc.).
Faire de Nantes une ville antiraciste, c’est aussi renverser les logiques d’exclusion : en soutenant les associations, en déconstruisant les stéréotypes et en construisant un récit commun ancré dans la vérité historique, la dignité humaine et l’égalité réelle.
La charge raciale désigne l’effort constant que doivent fournir les personnes racisées pour naviguer dans un monde marqué par les préjugés : se taire, s’expliquer, se contrôler, traduire. C’est une fatigue invisible mais quotidienne, née d’un racisme systémique intériorisé.
”On nous prévient en disant que vous allez devoir faire trois, quatre fois plus que les autres ; il faut faire attention", à ne pas s'habiller comme une "racaille", à bien parler, à apprendre à "faire sa voix blanche", en haussant le timbre de voix "pour faire plus parisien".
Constats
À Nantes, les discriminations racistes et les inégalités de traitement ne sont ni marginales ni exceptionnelles : elles structurent durablement l’expérience d’une partie de la population. Les chiffres sont alarmants et montrent une progression inquiétante des comportements discriminatoires, en particulier à l’encontre des personnes racisées, des personnes nées hors de France ou perçues comme musulmanes.
Dans le même temps, des projets comme le centre de rétention administrative (CRA) incarnent une logique d’hostilité institutionnelle à l’égard des personnes étrangères, au mépris de la dignité humaine et des impératifs écologiques. Ce climat génère un sentiment profond d’injustice et une défiance croissante envers les institutions, tandis que l’immense majorité des actes racistes restent impunis ou tus.
Face à cette réalité, il est impératif que Nantes prenne une position ferme et cohérente : combattre toutes les formes de racisme et mettre en œuvre une politique locale réellement antidiscriminatoire.
Nos mesures pour faire mieux a nantes
↪ Combattre le racisme systEmique A Nantes.
Le racisme ne relève ni de l’opinion ni du hasard : il est un système, inscrit dans les institutions, les habitudes, les pratiques quotidiennes. À Nantes, comme ailleurs, il conditionne l’accès à l’emploi, au logement, à la sécurité, à la justice.
Nous nous engageons à démanteler les logiques racistes qui minent la cohésion sociale, en mettant en place des politiques publiques volontaristes : contrôle des pratiques administratives, protection des victimes, formations systématiques, et reconnaissance institutionnelle du problème. Il est temps que la mairie cesse d’être neutre face à l’injustice et devienne une alliée active des Nantaises et Nantais victimes de racisme.
✦ DEMANDER l’expérimentation du récépissé de contrôle d’identité pour lutter contre les contrôles au faciès.
✦ CONSTITUER la mairie en partie civile lors de tout dépôt de plainte d’une victime de racisme.
✦ FORMER la police de proximité sur les discriminations racistes.
✦ MENER des campagnes d’information, y compris en porte-à-porte, des habitant·es sur leurs droits et leurs moyens de recours s’ils et elles sont victimes d’actes ou de propos racistes.
✦ ANONYMISER les demandes de logements sociaux pour lutter contre les discriminations racistes dans le traitement des dossiers
✦ CRÉER des unités de soutien avec des agent·es référent·es bien identifié·es pour soutenir les agent·es de la municipalité victimes de racisme.
✦ ORGANISER des évènements culturels et des campagnes de visibilisation pour lutter contre l’antitsiganisme et le racisme antiroms à Nantes
↪ Gagner la bataille culturelle contre le racisme.
Le racisme ne prospère pas seulement dans les actes : il s’enracine dans les récits dominants, les stéréotypes transmis, les mémoires sélectives. En refusant de voir la pluralité des cultures, en exigeant une assimilation silencieuse, en minorant l’apport des histoires des peuples colonisés, la République a bâti une culture de l’inégalité. Nantes doit incarner une rupture avec cette vision.
C’est pourquoi nous voulons mener une bataille culturelle résolue, qui donne à voir la diversité réelle de la ville, qui honore les luttes contre les dominations raciales, et qui affirme que la richesse culturelle n’est pas une menace mais une chance. À travers des événements, des symboles, des lieux, des récits, nous construirons une mémoire collective décoloniale et un vivre-ensemble qui ne soit ni mensonger, ni à sens unique.
✦ ORGANISER une grande célébration de la Fête de la Révolution le 14 juillet, pour célébrer le peuple, sa souveraineté, ses droits, et sa diversité, en lien avec les associations mémorielles.
✦ RENFORCER les moyens et les objectifs politiques de l’Observatoire des discriminations.
✦ MENER un grand audit du racisme et des discriminations à Nantes, par une large campagne d’appels à témoignages et de recensement par porte-à-porte des discriminations et violences subies.
✦ CRÉER une Maison de la Palestine sur le modèle de la Maison de l’Afrique, avec mise à disposition de locaux pour les associations et acteurs palestiniens ou du Moyen-Orient.
✦ AFFICHER le drapeau palestinien à la mairie en soutien à la lutte contre la colonisation et le génocide en cours en Palestine.
✦ AFFIRMER l’opposition ferme de la ville et de la métropole de Nantes à l’implantation d’un Centre de Rétention Administrative sur la Métropole (CRA).
✦ METTRE en place une équipe technique et juridique pour aider la lutte des citoyen·nes contre le CRA.
↪ CrEer une reelle politique de solidarite antiraciste.
Il ne suffit pas de dénoncer le racisme : il faut organiser concrètement la solidarité avec les personnes qui en subissent les conséquences. Cela implique des politiques actives d’accueil, d’accompagnement, d’accès aux droits, et de participation citoyenne. Les résident·es étranger·es, les primo-arrivant·es, les gens du voyage, les personnes migrantes ont droit à une ville qui les reconnaît, les respecte et les soutient.
Nous construirons un cadre municipal qui ne laisse personne à l’écart : moyens pour les associations, livret d’accueil multilingue, services publics accessibles, lieux d’écoute dédiés, cours de langue, traduction des démarches. Cette solidarité concrète n’est pas de la charité : c’est une justice en actes, une reconnaissance de droits, un engagement pour l’égalité dans la ville.
✦ RENFORCER le soutien municipal aux associations d’accueil et d’aide aux résident·es étranger·es, en adaptant les subventions à leurs besoins réels et en favorisant leur accès à des locaux municipaux.
✦ VALORISER et re-dynamiser le Conseil Nantais pour la Citoyenneté des Étrangers (CNCE) : en faire un véritable organe consultatif suivi, avec des moyens renforcés et une reconnaissance institutionnelle réelle, y compris pour co-construire les politiques municipales sur l’accueil, la citoyenneté et l’accès aux droits.
✦ REFONDRE et réellement activer le "Guide de bienvenue aux résident·es étranger·es" en l'actualisant régulièrement avec les acteur·ices de terrain, en le traduisant dans plusieurs langues (versions papier et numérique), en assurant sa distribution systématique dans les lieux clés (mairie, université, centres de santé, hébergements), et en créant un point d'accueil municipal dédié aux personnes migrantes avec des agent·es formé·es, du matériel multilingue et un service d'interprétariat opérationnel.
✦ PROPOSER aux gens du voyage des solutions d’accueil et d’habitat permettant de conserver un habitat mobile et léger dans des conditions dignes (zones non polluées, proche des services publics, …) et conformes à leurs aspirations.
✦ SOUTENIR des actions d’intégration locale, avec les personnes concernées, en lien avec les maisons de quartier et associations : cours de français, accompagnement numérique...
✦ PROPOSER des cours de français pour les élèves et les familles primo-arrivantes.
✦ RÉDIGER un livret d’accueil multilingue dans chaque école.
✦ TRADUIRE les principaux contenus numériques de la ville (site web, démarches, événements) en plusieurs langues, dont l’arabe, le turc et le portugais.
↪ Faire de Nantes une ville exemplaire sur le devoir de mEmoire.
Le racisme d’aujourd’hui plonge ses racines dans des siècles de colonisation, d’esclavage et de domination. L’ONU le rappelle : sans mémoire, il n’y a pas de réparation. Nantes, ville esclavagiste, n’a pas encore accompli le travail nécessaire de vérité et de transmission sur son passé. Il ne s’agit pas de cultiver la culpabilité, mais de construire une conscience partagée.
Nous voulons faire de Nantes une ville de mémoire active : qui regarde son passé en face, qui honore les figures oubliées des luttes décoloniales et anti-esclavagistes, qui transmet aux jeunes générations les récits enfouis de résistance. Nous engagerons la ville et ses habitant·es dans une déconstruction active de l’imaginaire colonial et raciste, comme d’autres déconstruisent le patriarcat. Ce travail portera sur tous les colonialismes passés et présents. Nous proposerons une activité mémorielle nouvelle et mettrons en lumière nos grandes figures décoloniales et anti-esclavagistes.
✦ CONSTITUER un programme culturel mémoriel ambitieux sur l’histoire de tous les colonialismes et sur toute l’année.
✦ ORGANISER à Nantes un grand évènement mémoriel national pour l’abolition de l’esclavage le 4 février.
✦ INSTAURER un mois dédié à la mémoire de l’Esclavage en février avec une série d’évènements culturels.
✦ AGRANDIR et visibiliser le mémorial de l’esclavage en y intégrant l’histoire du “Code Noir”.
Dans un monde où les défis sociaux et environnementaux se multiplient, l'action collective est indispensable.
Faire Mieux, c’est plus qu’un programme : c’est un mouvement citoyen. C’est un cri de ralliement pour toutes celles et ceux qui veulent construire un avenir plus juste, plus solidaire et plus durable.
Nous lançons une campagne municipale ouverte, participative et populaire. Un programme, aussi riche soit-il, ne vaut que s’il continue de s’enraciner dans les réalités du terrain. C’est pourquoi nous vous invitons à contribuer à son enrichissement, à porter vos idées, à faire entendre votre voix.
Faites vivre notre programme avec vos expériences, vos expertises, vos colères, vos rêves.
Chaque engagement, chaque contribution compte.
Faire Mieux, c’est une communauté qui agit, qui débat, qui construit.
Et si vous en faisiez partie ?