Le logement est le premier des droits, un pilier de l’existence digne, un levier d’émancipation. Notre ville a besoin d’une politique axée sur les lieux de vie ; c’est indispensable pour résoudre les enjeux multiples du logement. Contre la hausse des loyers et du foncier, il est nécessaire de ré-investir le logement public, tout en fixant des objectifs environnementaux et sociaux ambitieux. L’urbanisme du collectif comme alternative à la métropolisation subie.
Il est vital d’investir et de démocratiser la gestion des bailleurs sociaux avec des instances de décision citoyenne qui affrontent les problèmes d’insalubrité et de charges locatives des habitant·es. Accompagner le service public du logement dès que possible et à chaque fois que les Nantais·es le sollicitent. Nous voulons initier une gestion solidaire des surfaces habitables. Permettre aux habitant·es d’ajuster leur logement à leurs besoins, c’est notamment faciliter les échanges entre logements sur-occupés et sous-occupés, mais aussi accompagner les locataires pour faire valoir leurs droits face aux bailleurs négligents.
Nous affirmons une conviction simple : le service public du logement doit être renforcé, re-politisé, et placé sous contrôle citoyen. Il faut réguler les loyers, soutenir les coopératives d’habitant·es, sanctuariser les logements sociaux, réquisitionner les mètres carrés vacants, et développer l’habitat partagé et mobile, dans le respect de la dignité humaine.
Une ville qui loge bien est une ville qui respire mieux, qui protège et qui soigne. Une ville qui écoute ses habitant·es. C’est à cette bifurcation-là que nous invitons les Nantais·es : celle d’un urbanisme solidaire, résilient et profondément démocratique.
▪ 28,3 % de logements sociaux sur Nantes, contre 15,7 % à l’échelle de la Métropole.
▪ Plus de 38 000 demandes de logements sociaux non satisfaites sur la Métropole.
▪ 3 500 personnes à la rue à Nantes. La métropole compte 15 000 sans-abris pour 19 000 logements vacants.
▪ Entre 2021 et 2023, seuls 2,7 des 30 millions d’euros promis par la Métropole ont été alloués à la lutte contre le sans-abrisme.
▪ 2 600 logements sont proposés chaque année sur Airbnb à Nantes.
▪ 1 m² réhabilité émet 60 % de CO₂ en moins qu’un m² construit neuf.
▪ La rénovation crée 2,5 fois plus d’emplois locaux que la construction neuve à surface équivalente.
▪ Plus de 3 000 personnes vivent dans une soixantaine de bidonvilles dans la métropole nantaise. Le plus grand bidonville de France métropolitaine se situe à Nantes.
Constats
Alors qu’en centre-ville les bureaux fleurissent et que la spéculation va bon train, l’explosion des loyers qui en découle exclut les classes populaires et condamne à la précarité.
Les logements sociaux sont insuffisants, tant quantitativement que qualitativement, en témoigne la résurgence des marchands de sommeil et des cas d’insalubrité jusque dans le parc social.
Une répartition injuste des espaces accentue les phénomènes de sur- et sous-occupation des logements et impacte la qualité de vie des habitant·es.
↪ Le logement public : levier de rEgulation du marchE privE.
L’État est responsable du sous-financement du logement social en France. Les symptômes de cette politique se ressentent sur le plan socio-économique, la santé et les emplois.
En tant que 6ᵉ ville de France, nous devons imposer un rapport de force politique pour exiger un financement à la hauteur des enjeux. Les recettes qui financent le logement social sont à rediscuter afin de sortir de l’habitat “low cost” pour aller vers un service public du logement digne et accessible à tous les budgets.
✦ MENER le rapport de force politique pour l’augmentation des dotations d’État aux collectivités locales et une revalorisation des recettes de fonctionnement de l’État (DGF).
✦ REDISCUTER les Partenariats Public-Privé (PPP) pour y inclure des clauses d’encadrement des loyers et de mixité sociale.
✦ ATTEINDRE les 35 % de parc public en 2035, avec l’objectif de 40 % à terme de logements publics à Nantes.
✦ CONCRÉTISER l’encadrement des loyers par la pression publique à la baisse sur le marché immobilier, y compris dans le locatif privé.
✦ RE-CRÉER des conciergeries dans les quartiers pour entretenir les espaces communs, informer les locataires, organiser des espaces collectifs (buanderies, ateliers, véhicules partagés…).
✦ RENFORCER les services d’inspection et d’hygiène de la métropole pour retrouver notre capacité à déceler les logements insalubres et dégradés.
✦ FORMER des citoyen·nes éclairé·es au droit au logement via les Maisons de Quartier.
✦ LANCER des campagnes de recensement en porte-à-porte pour faire appliquer les droits des locataires (rénovations, encadrement des loyers…).
↪ Instaurer un Bureau du MEtre CarrE.
Nous ferons du “mètre carré” un bien commun en créant une bourse solidaire pour réorienter les logements inoccupés, orchestrer les échanges de logements, réquisitionner les biens inoccupés ; afin de loger chacun sans bétonner. Cette démarche permet de libérer du pouvoir de vivre, réduit l’empreinte carbone et rétablit la justice spatiale.
Enfin, l’ANRU 3 (Agence nationale pour la rénovation urbaine) ne sera plus une opération immobilière à la pelleteuse ; ce sera une chirurgie fine qui sauve les bâtiments sains, rénove leur enveloppe, et ajoute des étages en bois plutôt que de démolir.
✦ CRÉER le Bureau du Mètre Carré : service public de médiation qui recense sous-occupations et sur-occupations et organise les permutations d’habitat.
✦ CRÉER une coordination entre l’AURAN, l’ADIL et la maison de l'habitat pour permettre au Bureau du Mètre Carré d’orchestrer la permutation et piloter la vacance.
✦ RÉGULER les résidences secondaires par la taxe d’habitation.
✦ LUTTER contre AirBnb en limitant les locations à 90 jours par an (contre 120 aujourd’hui), avec possibilité d’interdiction sur les secteurs les plus tendus.
✦ OUVRIR le Conseil d’Administration de Nantes Métropole Habitat à une représentation des concierges et réserver des mandats d’élu·es issues du logement social.
✦ GARANTIR l’immunité d’accès au logement social pendant et après leur mandat pour éviter les pressions.
✦ DÉCORRÉLER les subventions aux associations de locataires des votes municipaux pour mettre fin au clientélisme.
✦ METTRE EN RELATION seniors ou particuliers disposant de pièces libres, étudiant·es et familles via une plateforme d’habitat solidaire du Bureau du Mètre Carré assortie de conventions sécurisantes.
✦ RECENSER et ATTRIBUER en priorité les logements PMR grâce à un inventaire municipal et financer les adaptations nécessaires.
✦ EXIGER une clause “zéro éloignement imposé” : éviter le déplacement contraint des habitant·es pendant les travaux de logements collectifs, comme c’est le cas au 32 rue Romain Rolland.
↪ Isoler, rEnover, construire mieux.
La bifurcation passe aussi par les murs. Alors que les habitant·es des logements mal isolés étouffent en été et gèlent en hiver, alors que les factures d’énergie pèsent de plus en plus lourd, Nantes doit entrer en insurrection thermique.
Nous ne pouvons plus laisser les marchés décider seuls des formes du bâti. L’heure est venue de reprendre la main sur l’urbanisme, de massifier la rénovation, de soutenir les filières biosourcées locales, et de former les travailleuses et travailleurs de demain. Une politique du logement écologique et sociale, pensée avec les habitant·es, construite pour le long terme.
✦ CRÉER une charte communale du logement pour limiter les nouvelles résidences secondaires dans les zones tendues et introduire des exigences sociales et écologiques à intégrer au Plan Local d’Urbanisme métropolitain (PLUm).
✦ CRÉER un opérateur public de la rénovation écologique, piloté par Nantes Métropole, avec accompagnement technique, soutien administratif et aides renforcées pour les publics les plus précaires.
✦ CRÉER un observatoire du bâti bas carbone pour le suivi chiffré des rénovations, l’analyse des impacts sociaux, sanitaires et climatiques, et l’évaluation publique des projets.
✦ ENCOURAGER la surélévation bas carbone des bâtiments existants (avec quotas de logements sociaux), notamment dans les zones à forte pression foncière.
✦ CARTOGRAPHIER toutes les passoires thermiques de la ville et établir un plan de rénovation prioritaire, en commençant par les grands ensembles.
✦ LANCER un programme municipal de formation aux métiers de la rénovation, avec les CFA, les lycées pro et les organismes de reconversion : un CAP pour chaque chantier.
✦ INITIER un plan de rénovation énergétique massive des écoles, crèches, gymnases et équipements municipaux, avec des objectifs BEPOS (bâtiment à énergie positive) et de végétalisation des cours.
✦ RÉNOVER les logements sociaux dans une optique d’efficacité énergétique, encourager la réhabilitation plutôt que la destruction, et revoir les négociations avec l’ANRU.
✦ ENCADRER les rénovations privées via la charte municipale du logement : qualité architecturale, efficacité thermique, non-déplacement des locataires, zéro artificialisation.
✦ FIXER une part obligatoire de matériaux biosourcés (bois, chanvre, terre, paille…) dans la commande publique et favoriser la création d’une filière locale d’approvisionnement.
↪ Accession non speculative par l’habitat cooperatif.
Les prix immobiliers augmentent plus vite que les salaires, rendant les métropoles inaccessibles aux classes moyennes et populaires. Cette crise, aggravée par l'inflation et les conditions de crédit strictes, a plusieurs causes : spéculation immobilière, manque de logements sociaux et multiplication des locations touristiques. Les primo-accédants ne pouvant plus acheter, les parcs locatifs privé et social sont saturés.
Pour répondre à ce défi, nous proposons des solutions alternatives : coopératives d'habitant·es, baux emphytéotiques (d'une durée de 18 à 99 ans) sur foncier public et fonds de garantie municipaux. Cette approche permet de réduire de 30 % les coûts d'acquisition et de privilégier le droit au logement
✦ ENCOURAGER les coopératives de logement comme alternatives au modèle de l’habitat pavillonnaire et simplifier les procédures administratives pour les projets de logement participatif.
✦ ALLOUER 15 ha de terrains municipaux en bail emphytéotique à des coopératives bas-carbone.
✦ GARANTIR les prêts des coopératives et des primo-accédants modestes via un fonds municipal de solidarité.
✦ LOUER des terrains publics sous bail emphytéotique pour dissocier foncier et bâti et bloquer la spéculation.
✦ ACCOMPAGNER les futurs propriétaires par des ateliers « Clés en main » rassemblant habitant·es et architectes, sans la présence de promoteurs, dans des locaux municipaux.
✦ APPROFONDIR les mécanismes de gouvernance participative au sein des coopératives d'habitat et des projets de logement social.
✦ IMPOSER la mixité sociale et la gouvernance partagée : au moins 40% de logements sociaux et conseils d’habitant·es décisionnaires.
✦ ANCRER l’économie solidaire : épicerie coopérative, café associatif, atelier de réparation, espace de travail partagé (coworking), laverie commune, conciergerie intégrés au rez-de-chaussée.
↪ Le logement mobile ancre sur le territoire.
Les conditions d’accueil actuelles des gens du voyage sont trop souvent indignes, stigmatisantes et contraires à la loi Besson. Aires situées près de décharges, de cimetières ou de bretelles d’autoroute : autant de localisations qui traduisent un mépris persistant et une violation des obligations légales des collectivités.
Pour y mettre fin, nous nous engageons à appliquer les prescriptions du Schéma départemental d’accueil et d’habitat des gens du voyage 2026-2031. Celui-ci repose sur deux piliers complémentaires : d’une part, la création d’aires d’accueil et de passage supplémentaires pour les personnes de passage sur la métropole ; d’autre part, le développement de terrains familiaux et d’habitats adaptés pour les familles qui vivent ici à l’année.
Nous affirmons qu’à Nantes, il doit être possible d’habiter autrement, sans subir ni discrimination, ni maltraitance.
✦ CRÉER des aires de passage, notamment près des hôpitaux, et des aires d’accueil supplémentaires et non-enclavées.
✦ METTRE en place des terrains familiaux à caractère locatif ou privatif à destination des familles qui souhaitent s’ancrer durablement tout en conservant leur habitat mobile et léger.
✦ PROPOSER des solutions d’habitat dual (logement en dur avec emplacement caravane).
✦ ASSOCIER les voyageurs et voyageuses et les associations qui portent leurs enjeux à la prise de décision municipale et métropolitaine sur les sujets qui les concernent.
Dans un monde où les défis sociaux et environnementaux se multiplient, l'action collective est indispensable.
Faire Mieux, c’est plus qu’un programme : c’est un mouvement citoyen. C’est un cri de ralliement pour toutes celles et ceux qui veulent construire un avenir plus juste, plus solidaire et plus durable.
Nous lançons une campagne municipale ouverte, participative et populaire. Un programme, aussi riche soit-il, ne vaut que s’il continue de s’enraciner dans les réalités du terrain. C’est pourquoi nous vous invitons à contribuer à son enrichissement, à porter vos idées, à faire entendre votre voix.
Faites vivre notre programme avec vos expériences, vos expertises, vos colères, vos rêves.
Chaque engagement, chaque contribution compte.
Faire Mieux, c’est une communauté qui agit, qui débat, qui construit.
Et si vous en faisiez partie ?