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13 mars 2024

Gabriel Attal : Janus n’a qu’un visage, et il enfile ses bottes

Avant même sa nomination ce mardi 9 janvier, Gabriel Attal a été présenté comme le vent de fraîcheur progressiste de la macronie par les commentateurs politiques et les journalistes de notre pays qui se sont évertué·es pour beaucoup à nous montrer à quel point ce jeune homme était jeune, moderne et gay.

Il est vrai que dans un contexte d’attaque de nos lieux, et envers les personnes LGBTI, on pourrait se réjouir qu’une personne gay puisse devenir chef d’un gouvernement sans que ce ne soit un problème.

Et on pourrait aussi se dire, qu’une personne jeune serait forcément progressiste, à même de faire bifurquer les idées de plus en plus réactionnaires d’un gouvernement qui ne cesse de passer outre le parlement et faire des appels, pour ne pas dire courir vers l’extrême droite.

Aborder ce pur produit de la bourgeoisie parisienne via l’angle de son action politique ou de son parcours, serait peut-être plus pertinent pour entrevoir ce qu’il compte faire, mais malheureusement nos grands médias ont préféré en brosser un portrait flatteur sans substance

Par exemple, pourquoi répéter en boucle que Gabriel Attal est gay alors même qu’il n’a jamais soutenu clairement les luttes LGBTI, qu’il ne s’est pas prononcé sur l’exclusion des hommes transgenre du droit à la PMA, sur l’attaque de nos droits par son camp et l’extrême droite, sur la hausse des agressions LGBTI-phobes (27% en 2022, SOS Homophobie) dans le pays et les vandalisations de nos lieux ?

Appuyer sur le fait qu’il soit gay, comme s’il possédait une carte magique permettant d’être Super-LGBTI, le  super héros défenseur des LGBTI est dénué de sens quand ce même Gabriel Attal a nommé plusieurs ministres opposé·es au mariage pour tous·tes et ouvertement transphobes, comme Gérald Darmanin, ou Aurore Bergé qui avait déposé un amendement contre l’accès à l’IVG pour les hommes trans, s’était opposé à l’arrêt des mutilations sur les enfants intersexes, et invité Dora Moutot et Marguerite Stern, proches de l’extrême droite, alors en guerre contre le planning familial sous motif que celui-ci avait produit une série d’affichage montrant des personnes transgenres.

Et pourquoi omettre de parler des effets minimes mais néanmoins néfastes de l’interdiction de l’abaya dans les écoles, son premier fait d'arme en tant que ministre de l’éducation et de la jeunesse, qui n’a créé qu’un énième débat sexiste et islamophobe sur comment le corps des jeunes femmes devrait être vu, alors que l’éducation nationale manque de moyens et ne cesse d’être démantelée mandat après mandat, ou de ses bons mots racistes sur les livreurs lors de la final du prix Clémenceau, ou lors d’une visite à la réunion concernant “l’immigration mahoraise”, bien plus révélateur de la vision de notre tout jeune Gabi, qui semble d’un coup beaucoup moins progressiste et bien plus conservateur…

On pourrait aussi revenir quelques années en arrière, sur son action entre 2018 à 2020 en tant que secrétaire d’État à la jeunesse, lorsqu’il se faisait, (avant de laisser sa place à Sarah El Haïry), défenseur du Service National Universel et de sa généralisation alors même que l’ensemble des syndicats lycéens ou étudiant et même les adhérents d’Avenir Lycéen (syndicat pro-gouvernement monté de toute pièce par Jean Michel Blanquer ministre de l’éducation) seront opposé à ce projet

Il faut croire qu’écouter la jeunesse, ses revendications et ses besoins ce n’est peut-être pas assez disruptif pour ce jeune Gabriel Attal, qui semble après l’énonciation de ces quelques éléments, plutôt vieux monde, voire meme vieil oncle gênant lors des repas de famille…

Pour le progressisme, l’antiracisme, l’écoute de la jeunesse et la défense des droits LGBTI ça semble bien mal parti, mais que nous reste t-il alors ?

Et bien il nous reste un homme, qui s’inscrit parfaitement dans le courant néolibéral et réactionnaire que représente le macronisme, qui invoque le bon sens pour justifier des mesures dénuées de sens, de fondement ou de logique avec celles prises en amont.

Quelqu’un prêt à tous les compromis avec la droite au vu de son gouvernement et qui n’aura su, pour son accession à Matignon, que rappeler qu’il est jeune, qu’il a interdit l’abaya, qu’il veut poursuivre la “libération de notre économie” pour ne pas dire continuer à karcheriser nos droits sociaux et comptes publics, sans véritables mots clairs sur l’écologie, la lutte contre les violences sexistes et sexuels, ou nos budgets qui fondent comme peau de chagrin.

Bref si on devait faire le portrait de notre nouveau premier ministre on pourrait se contenter de dire qu’il n’est ni progressiste dans le champ politique français, ni défenseur de nos services publics ou des droits du peuple, mais juste de droite, dans le sens le plus large du terme étant donné qu’il n’est au service de personne d’autre que le capital et que, ce faisant il mange à tous les râteliers, du Modem au Front National.

Gabriel Attal n’est que Janus à un visage, regard fixé vers le passé, une tornade de plus d’une bourgeoisie radicalisée prête à arracher tout ce qu’elle peut pour ses intérêts, et qui se rue de plus en plus vers le courant politique qui lui permettra de garder la main : l’extrême droite.

Face à ça, revenons aux bases, français de tous horizons, Union Populaire !

Dylan RAMBAUD

Militant pour l'Égalité et la Justice Climatique

Originaire de Steeton, Angleterre, Dylan Rambaud est un jeune militant déterminé à combattre les inégalités et à promouvoir la justice climatique. Après un parcours marqué par la diversité d'expériences et l'engagement politique auprès de La France Insoumise, Dylan s'investit dans les luttes sociales et environnementales. Son engagement dans Youth for Climate et les Gilets Jaunes a renforcé sa conviction dans l'action pour le changement. Ses centres d'intérêt reflètent ses préoccupations pour un monde plus équitable et respectueux de l'environnement.

© 2024 FAIRE MIEUX - TOUS DROITS RESERVES

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